Le Grand Blanc De Lambarene

Après une longue pause dans la rubrique « Throw Back Tuesday », me voici avec « Le Grand Blanc de Lambaréné » . C’est un classique parmi les classiques du cinéma africain.

 Grand Blanc de Lambarené
Source: www.universcine.com/

Ce soir (23 Septembre 2014), après une journée intensive de boulot, je tombe sur une nouvelle chaîne locale « Canal 2 Movies »* qui est dédiée à la retransmission de productions cinématographiques camerounaises en particulier et africaines en général. Grande fut cependant ma surprise de tomber sur « Le Grand Blanc de Lambaréné » sachant que c’était la 2ème fois en une semaine et la 3ème en six mois. La première fois, cependant remonte au collège et à la chaîne TV5 Afrique, initiative francophone qui a fait et continue de faire beaucoup pour la promotion du cinéma africain (le film est sorti en 1994).

Collégienne, je n’avais pas saisi grand chose de l’histoire vraie de cet homme blanc, missionnaire et médecin (Albert Schweitzer) qui s’était installé au fin fond du Gabon. Je me rappelle juste ma fierté de savoir que ce film était l’oeuvre d’un réalisateur camerounais, Basshek Ba Kobhio. Il y a quelques mois, j’ai redécouvert cette histoire avec des yeux d’adulte. Ainsi, c’est réellement en écrivant ce texte que j’ai appris.

Je ne saurais pas définir les émotions que j’ai pu ressentir: haine, compréhension, tristesse, amour… Elles sont nombreuses mais toutes différentes. Albert Schweitzer est un homme de paix reconnu à travers le monde (Prix Nobel de la Paix en 1952). On apprécie son principe du « respect de la vie » et son oeuvre conséquente dans le domaine humanitaire. Lambarené est la ville du Gabon où il s’installe au début des années 20. De même, il s’y éteindra en 1965. Il y créée un grand hôpital et vit au milieu des populations indigènes.

Pour le reste du monde, il est donc salué comme un héros, un symbole.

Dans son oeuvre, le cinéaste camerounais met l’oeuvre du Docteur Schweitzer à l’épreuve de l’œil africain. Les sentiments que j’ai évoqué plus haut peuvent sembler durs au vue de la description du personnage. Cependant, ils demeurent. Le Docteur aime ses « nègres », « ses indigènes ». En tant que missionnaire protestant, il leur partage l’amour de Dieu. Le médecin en lui, les soigne et leur apporte son attention.

Cependant, au regard du film, on constate que pour lui, le noir est un enfant. De même, c’est un domestique, un citoyen de seconde zone.  En somme, un être inférieur, toujours. Il les aime ses indigènes mais n’acceptent pas toujours leurs coutumes. En outre, il piétine leur culture parfois violemment. En particulier, lorsqu’elles ne semblent pas en accord avec sa pensée civilisatrice. A l’aube de l’indépendance, il subira le rejet de ceux dont il aurait attendu une juste reconnaissance. Il meurt en 1965 bien triste et solitaire.

Ainsi, au delà de la prouesse cinématographique de Bassek Ba Kobhio (un film lisse, beau pour un sujet aussi sulfureux), » le Grand Blanc de Lambaréné » me révolte!Tout au long de mes lectures sur la colonisation et ses bienfaits, j’ai maintes fois entendu et lu: une mission salvatrice, une mission d’éducation et de civilisation pour les peuplades indigènes. Une fois n’est pas coutume, je prendrai donc partie.

L’Afrique n’est pas et n’a jamais été un ramassis d’indigènes. C’est un continent fier, aux coutumes ancestrales et fortes. Nous avons nos difficultés, nos défis pas toujours commodes à relever certes. N’empêche,  nous devons apprendre à nous libérer et à nous assumer. De même, le reste du monde doit une fois pour toutes nous laisser le contrôle de notre devenir. Une planète belle et équilibrée à mon sens sera celle-là. Cette planète où tous les peuples se considéreront comme égaux et accepteront réellement leur différences. Bel idéal…

Ceci étant dit, je vous conseille et vous recommande « Le Grand Blanc De Lambarené », un beau moment de cinéma Made In Africa. Vous en doutez? Jetez un coup d’œil ci-dessous. Bon début de semaine à tous!

Anna KEDI SIADE ♦

*Canal 2 Movies: Chaîne du groupe Canal 2 International (Chaîne Leader au Cameroun), lancée en 2014, dédiée à la promotion du cinéma Camerounais et africain, autrefois nommée « Kamer Movies ».

1 Commentaire

  1. Damn!!! Un vrai grand classique… Je n’ai pas Canal 2 Movies malheureusement, j’aimerai pouvoir le revoir comme toi avec un regard d’adulte…

    1. Cherche, cherche, le savoir viendra à toi lool

Répondre à tchOupinov Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *