Olympe-Bhely-Quenum

Un Piège Sans Fin- Olympe Bhêly Quenum

Un Piège sans Fin
1ère de couv « Un Piège Sans Fin »- Crédits Photos: La Bibliothèque Qui Ne Brûle Pas. 2015.

Il était une fois “Un Piège Sans Fin”. Il était une fois, ma claque littéraire de ce premier trimestre de 2015, pourtant âgée de 55 ans aujourd’hui. Eh oui c’est en 1960 qu’était publiée pour la première fois l’œuvre initiatique de l’auteur béninois Olympe Bhêly-Quenum (déjà mentionné ICI)

Initiatique s’il en est, « Un Piège sans Fin » c’est un best-seller qui ne dit pas son nom. Je vous ai dit plus haut que j’avais reçu une claque. Je ne précise pas que j’ai plusieurs fois failli pleurer à l’évocation du parcours inattendu d’Ahouna, le personnage principal de ce roman. Conte tantôt à la première personne, ou à la troisième personne (essentiellement vers la fin), « Un piège sans fin «  est un récit haletant, une œuvre profonde.

Il s’agit du récit de vie d’un habitant du Nord Dahomey (aujourd’hui appelé Bénin), Ahouna BAKARI, vie qui aura connu de nombreux soubresauts aussi brusques pour lui que pour nous chers lecteurs. Comme de nombreuses œuvres de l’époque des indépendances, « Un Piège sans Fin » est aussi une description critique de la colonisation et de certains de ses travers. On nous rappelle l’homme blanc parfois raciste ou tout au moins peu compréhensif des réalités locales sous les traits tantôt de Tellurien, le gendre qui aura honte de ses enfants métis, ou de Mauthonnier l’inspecteur de police tiraillé entre compassion et nécessité de faire correctement son travail ou encore de ce commandant de cercle inique, qui ne respecte rien ni personne et qui causera le suicide du père d’Ahouna.

Jusque-là, je ne vous parle toujours pas de ma claque. « Un Piège sans Fin »  c’est une claque car c’est un livre poétique, philosophique, psychologique. Il commence lentement, très lentement, si lentement que j’ai plusieurs fois voulu le fermer. Mais une fois que la machine est lancée, impossible de le lâcher. Impossible de ne pas avoir pitié d’ Ahouna, impossible de ne pas détester Anatou, la femme par qui tout serait venue, impossible de ne pas être amoureux de Mariatou, la mère au cœur si tendre. Impossible de ne pas se révolter contre les malheurs créés par l’ignorance, la cupidité et la méchanceté, que nous décrit l’auteur. Impossible de ne pas se représenter KINIBAYA, Porto-Novo, et toutes les autres terres béninoises, africaines si brillamment décrites. Impossible de ne pas apprécier l’analyse psychologique, les détails souvent durs mais si nécessaires, les personnages pittoresques.

« Un Piège sans Fin » aurait pu s’appeler « Un drame sans fin » mais tout comme un « Romeo et Juliette » ou un « Othello », le fait de savoir qu’on s’en va lire un drame, n’enlève rien du plaisir qu’on a à s’en approprier. Olympe Bhêly-Quenum aura ici signé un chef d’œuvre qui après 55 ans, demeure d’actualité.

Courez, volez à sa découverte. J’en sors, et je n’ai pas encore l’impression d’en être partie.

XoXo,
Anna KEDI SIADE ♦

1 Commentaire

  1. J’aurai aimé te suivre le tour ci….mais là je passe.le drame n’est pas mon genre littéraire par prédilection. a titre d’illustration, g jamais pu lire « Othello » ni « Roméo et Juliette »

    1. C’est loin d’être un livre facile à lire, je dois te l’avouer lol. Mais ne t’inquiète pas, on trouvera bien le moyen de partager une petite satire dans les jours à venir. Merci pour le stop.

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