Le 04 Avril 2002, un accord de cessez-le-feu marquait la fin d’une guerre civile fratricide en Angola. Elle avait fait 50 000 morts et duré 27 ans. Le leader historique de la rébellion de l’UNITA (Union Nationale pour l’indépendance totale de l’Angola, Monsieur Jonas SAVIMBI, avait perdu la vie le 22 Février 2002.
Sur un autre registre, le 04 Avril 1968, le révéré pasteur Martin Luther King , combattant pacifiste pour les droits des noirs américains dans l’Amérique ségrégationniste était assassiné à Memphis.
Même jour, près de trente ans de différence dans les deux évènements mais des fondamentaux très proches. Jonas Savimbi, leader de la rébellion de l’UNITA a débuté son combat fort tôt, plus précisément avant l’indépendance de son pays dès 1965. Ses convictions sont profondément socialistes et il pense pouvoir imposer ses vues à la masse au travers de la guerre. La proclamation de l’indépendance de l’Angola, au profit d’un parti qui n’est pas le sien n’aura de cesse de le conforter dans sa certitude que la reprise du pouvoir par les armes est LA solution ! Des enfants soldats enrôlés, un pays dévasté, le diamant comme nerf de la guerre, Jonas Savimbi héros indépendantiste anticolonialiste pour certains, est surtout un homme dont on se souviendra comme ayant choisi les armes pour faire entendre à tout prix sa voix , au mépris du sang versé.
De l’autre côté, Martin Luther King Jr fait partie de ces hommes (tout comme Gandhi en son temps) qui ont répondu à la violence par la paix ; aux vexations, par la désobéissance civile. Grâce à son célèbre discours « I have A Dream », il a effectivement donné la possibilité aux américains de tout bord et surtout à la frange opprimée des noirs américains, de croire à un possible changement. A sa tête, le mouvement des droits civiques pour les noirs obtiendra des victoires fortes telles « le Civil Act Right » du président Lincoln Johnson(1964) rendant illégale toute discrimination raciale.
Ces deux personnages, ces deux destins, m’invitent à me poser une question fondamentale : quel est le moyen le plus efficace et surtout le plus juste de faire entendre sa voix en cas d’oppression ?
Le film ‘The Great Debaters » (produit et réalisé par Denzel Washington en 2007) ,tiré d’une histoire vraie m’a donné la réponse. Ce très beau film se passe dans l’Amérique des années 30 et nous conte la belle histoire de la première équipe de « Debaters » noirs américains qui gagnera le tournoi des débats contre l’université de Havard. Cette équipe avait aussi la particularité de compter en son sein, une jeune femme, une première à cette épôque. Le principe du concours de débat est pour les équipes en compétition de s’affronter sur un sujet de société (Pour/Contre) uniquement avec des mots. C’est aussi un film utile pour comprendre la complexité des rapports entre noirs et blancs, aux Etats-Unis. Ici, le réalisateur nous suggère que les mots, le verbe, le logos peuvent être des armes efficaces contre l’injustice.
L’injustice a en effet été de tout temps, une source de combat pour les hommes noirs en Afrique et de par le monde. Le racisme est aussi un fléau que nous n’aurons cesse d’affronter, de même que les mésententes et querelles entre frères noirs. Au-delà de la race noire, nombreux sont les hommes et femmes qui pour de milliers de raisons et dans des situations diverses ont choisi de lever leur poing pour dire « NON » aux violences ou brimades.
A mon sens, la leçon du 04 Avril est que le poing de la parole demeure le meilleur choix. Martin Luther King Jr., de même que les jeunes de l’équipe de « The Great Debaters » sont de ces personnages qui nous remplissent de fierté, or ils se sont contenter de parler. A contrario, Jonas Savimba pour son usage abusif du poing, demeurera un personnage controversé, de ceux qu’on peine à comprendre.
Word is wisdom peeps, use it righteously.
XoXo
AKS♥
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