Une si longue lettre-Mariama Bâ

Bien longue doit être la lettre qui parvient à elle seule à faire l’objet d’un roman entier. Le roman de Mariama Bâ, porte de ce fait très bien son nom.

« Une si longue lettre » est le roman d’une vie, celles de Ramatoulaye Fall et de sa meilleure amie Aïssatou Ba. Au hasard des quarante jours de veuvage, imposés à la mort de son mari, l’héroïne principale choisit le mode épistolaire pour faire une pause et revoir le fil de la vie bien remplie qu’elle a vécu jusque là.

En effet, Ramatoulaye est une femme d’exception. Femme sénégalaise, musulmane, fervente pratiquante, elle est aussi l’une des premières femmes institutrices dans son pays au lendemain des indépendances. C’est une lettrée, une intellectuelle qui n’en demeure pas moins très respectueuse des us et coutumes propres à sa caste et à sa religion.

Dans cette lettre d’un autre genre, elle expose ses joies, ses peines et les dures réalités de la condition féminine. Il y est question pêle-mêle, de tabous, d’éducation, de polygamie, d’indépendance et de dignité présente partout et en tout.

Au regard de la vie et du parcours trépidant et atypique de l’auteure Mariama Bâ, on pourrait penser à un roman autobiographique. L’écrivaine a, en effet grandi dans une famille mulsumane stricte. Fille de ministre, elle fera ses preuves à l’école française, et deviendra institutrice. Elle sera mariée trois fois, aura de nombreux enfants et parviendra à divorcer d’un mari député puis ministre. Au vu de son parcours, elle s’engagera dans la protection de la condition féminine. Elle mourra en 1981 des suites d’un cancer, peu longtemps après la sortie de son deuxième livre.

Qu’elle soit romancé ou autobiographique, l’œuvre de Mariama Bâ atteint son objectif. C’est un roman universel, inoubliable et agréable à lire. Il parle de choses qui comptent, il énonce des faits qui ont du sens. Il nous apprend qu’il n’est pas facile d’être une femme en Afrique, ni dans le monde de façon générale. Il nous apprend aussi que les opportunités de se démarquer demeurent nombreuses.

Dignité, respect et tolérance en sont les maîtres mots.

Une belle lecture pour garder vivant l’esprit de la « journée des Nations unies pour les droits de la femme et de la paix internationale » instituée depuis 1977 et plus communément appelée « Journée internationale de la femme ».

Vous avez aimé, vous connaissiez le livre ? Votre avis compte !!!

XoXo
Anna KEDI SIADE ♦

une si longue lettre- MariamaBa
1ère de couverture- Collection « Motifs’- Editions « Le Serpent à Plume’- 2001.

1 Commentaire

  1. […] 1981. Elle écrira peu mais marquera son temps! Activiste féministe engagée, elle nous conte dans “Une si longue lettre”, la vie d’une femme de son épôque Ramatoulaye. Ce livre engagé, décrit la condition […]

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