Mongo-Beti

Ville Cruelle-Eza Boto

Ville Cruelle, un roman d’exception pour Eza Boto encore appelé Mongo Beti, autre nom d’emprunt pour Mr. Alexandre Biyidi

ville cruelle- eza boto
1ère De Couverture-Source: www.priceminister.com

Ville Cruelle est le premier roman de l’écrivain camerounais contestataire et ne fais pas exception à la règle. La vie à l’épôque coloniale est sans conteste cruelle. Les Hommes s’échinent, chaque jour à des travaux de forcenés. La colonisation ce n’est pas une partie de jambes en l’air.

Ville Cruelle se déroule quelque part dans le Sud du Cameroun. Dans un village, dans ce coin de monde perdu, Banda rêve de bonheur. Banda, jeune camerounais rêve d’émancipation. Il rêve de liberté. La vie et son injustice auront vite fait de le ramener à la réalité. Héros pathétique, il est le symbole d’un peuple, le symbole d’un continent : l’Afrique colonisée.

Certaines scènes de ce roman sont demeurées à jamais gravées dans ma mémoire. L’une d’elle illustre la violence de l’oeuvre et explique sans peine le choix fait par l’auteur d’écrire sous un pseudonyme. Banda cultive le cacao. Il va à la ville voisine pour vendre le fruit de sa récolte. Chaque cultivateur doit voir sa récolte triturée, analysée avant qu’un prix lui soit fixé. En ce temps, par pure méchanceté et appât du gain, les préposés coloniaux en charge de cette besogne commettaient des crimes. Ainsi, ils faisaient croire aux cultivateurs que leur récolte était si mauvaise qu’elle devrait être brûlée. Ils s’en emparaient sans rien donner en contrepartie au cultivateur ainsi lésé, simulaient un grand feu et gardaient par devers eux cette récolte qui en fait n’avait aucun problème et la revendaient pour leur propre compte. Banda sera victime de cette ignominie!

Pour vous avoir souvent parlé de Mongo Beti, j’ai toujours souligné son esprit de dérision sans faille, cette capacité exceptionnelle à rire du pire. Dans cette première oeuvre, il ne saura ou ne voudra en faire usage. Ici, point de faux-semblants. L’auteur critique sans pitié les colons tout en dénonçant la traîtrise de certains frères tels que ceux décrits plus haut.

Par certains aspects, cette œuvre en préfigure une autre. En effet, la problématique des ressources naturelles pillées est aussi évoquée dans le brûlot, » Main Basse sur le Cameroun« . Toutefois, une distinction est notable. Ville Cruelle s’adresse à nous Africains, afin d’éveiller au maximum notre conscience. Je vous invite ainsi à faire cet exercice avec moi.

Lisez « Ville Cruelle », partagez cete publication autour de vous et venez-me dire ce que vous en pensez. Je vous attends.

XoXo

Anna KEDI SIADE ♦

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