Fatou-Diome

Ketala-Fatou Diome

Ketala-Fatou-Diome
Ketala-Fatou Diome. Crédits: La Bibliothèque Qui Ne Brûle Pas 2016.

Fatou Diome, dans son 4ème roman Ketala, aurait pu nous faire croire à sa mort prochaine.

Ketala, le titre de ce beau roman fait référence au jour du partage. Ainsi, dans la tradition musulmane, au 7ème jour du décès d’un être cher, l’imam procède au partage des biens du défunt entre les membres de sa famille.

Cet événement en apparence banal, va servir de trame à Fatou Diome pour 225 pages d’exception. Dans Ketala, les meubles ont une âme, une pensée, une expression et s’en servent pour évoquer leur tristesse devant leur maîtresse disparue, la chère Memoria.

Pour parer à l’oubli et à la douleur de la séparation que laisse présager le Ketala, ils décident de se partager la vie de Mémoria, d’en faire le compte afin que le souvenir demeure.

Ce récit nous fera parcourir le Sénégal et l’Europe. Fatou Diome grâce à cet habile subterfuge, se prendra à évoquer de nombreux thèmes dont certains peuvent être considérés comme indécents/dissidents par la frange puritaine de la société sénégalaise mais pas seulement elle. D’autres sociétés africaines ou sociétés tout court peuvent/sont confrontées aux problématiques évoquées par le récit de la vie de Memoria.

Fatou Diome nous parle ainsi d’amour (beaucoup), d’exil (d’une certaine manière), de sexualité ou plutôt de préférence sexuelle, d’hypocrisie bien-pensante, du poids de la famille entre autres. Je ne saurais en dire plus sans dévoiler la trame si bien ficelée de l’immense Ketala.

Une trame bien ficelée car les souvenirs de nos meubles sont parcellaires. Les différents meubles de la defunte ont partagé sa vie à des moments précis, sans maîtriser tous les contours. De même, leurs récits sont interrompus par leurs querelles (satire sans équivoque des êtres humains), ou la présence d’un silencieux hôte.

Fatou Diome nous a livré avec Ketala, un beau poème, une ode au souvenir qui se lit d’une traite. Pour ma rentrée littéraire, j’ai ainsi été joliment servie.

Je vous invite donc à dévorer Ketala, pour apprendre à mieux aimer vos meubles (rires) mais surtout pour prendre une belle leçon d’ouverture et de tolérance. Chapeau une fois de plus à Fatou Diome.

Xoxo,

Anna KEDI SIADE ♦

4 Commentaires

  1. Merci pour le résumé. Il donne envie de dévorer Ketala

  2. merci pour ton résumé!
    j’ai lu le ventre de l’Atlantique et c’etait très bien! en plus cette femme est très intelligente!
    je chercherai. #Phabrysse

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