Alain- Mabanckou

Le Sanglot de l’homme Noir-Alain Mabanckou

Chers Bibliovores,

Alain MABANCKOU est un écrivain prolixe que nous avons déjà eu l’occasion de vous le présenter deux fois sur cette plate-forme. C’est tout sauf une ode respectueuse à l’immensité de son oeuvre. Alors, j’ai décidé dans mes prochaines lectures de remédier à ce manque, en commençant aujourd’hui. L’oeuvre choisie est un essai intitulé « Le Sanglot De L’Homme Noir ».

« Le Sanglot de L’Homme Noir «  a été publié en 2006. Le Sanglot de l’homme noir… Ce sanglot permanent à la reconquête de son être, ce sanglot pour une célébration ultime de l’être noir, d’une certaine condition, d’une certaine communauté noire. Cela pourrait être ou non le thème de cet essai sublime.

J’ai beaucoup aimé ce livre, car de prime abord, je n’étais pas forcément d’accord avec lui.Je suis personnellement dans un positionnement idéologique de « pro-noire » et de « pourquoi ne sommes-nous pas unis à travers le monde pour servir la cause noire? ».  En tout cas, tel était mon parti pris en commençant la lecture. Or l’écriture simple, directe d’Alain Mabanckou, ses nombreux exemples, violents de vérité, ont été comme de véritables gifles. Il s’agit d’une oeuvre volontairement dérangeante mais cruellement nécessaire.

Dans ces réflexions, Mr. Mabanckou pose les questions utiles sur notre identité noire. Qu’est-ce qu’être noir ? Pourquoi concevoir l’homme noir comme un, unique? Il nous invite à une réflexion critique et constructive et notamment pour la plupart des noirs ne vivant plus sur des terres dites noires.

A l’heure où le débat ethnique/racial se cristallise un peu partout dans le monde, à l’heure où il faut forcément être quelque chose, noir, français de souche, noir américain, musulman, chrétien, afrocentriste, féministe, etc. , Alain Mabanckou grâce à cette œuvre, nous invite à repenser la définition d’être humain. Il rappelle à tout un chacun , que chacun est lui, et doit pouvoir se définir à la face du monde.

Son regard critique sur la communauté noire l’est peut-être trop à mon sens, mais comme déjà dit plus haut, il est nécessaire. En effet, être noir, comme il le souligne si bien, ne suffit pas à se définir. Les autres nous définissent ainsi, mais ils ne nous connaissent pas. Oui, certaines valeurs rattachent certains types de noirs entre eux, mais ces valeurs ne sont pas linéaires.

Alain Mabanckou s’inscrit ici dans la lignée d’un Frantz Fanon avec ce souhait de garder sa liberté de ton et de ne pas s’inscrire dans « UNE » pensée commune, étouffante. Il donne son avis et chacun devrait pouvoir faire de même.

Je vous invite sans aucune hésitation à découvrir ce petit bijou. Quant à moi, je vais de ce pas m’y replonger.

Xoxo,

Anna KEDI SIADE ♦

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