Chers Bibliovores,
Bienvenue dans l’Afrique qui déchante au lendemain des indépendances. Bienvenue au pays de Mr. Bernard Nanga. Bienvenue dans ce pays où les chauves-souris ont pignon sur rue.
Je viens de relire ma dernière phrase, et je me rends compte que vous pourriez me prendre chers amis, pour quelqu’un ayant perdu ses sens. En effet, les chauves-souris sont des animaux nocturnes dont la présence chez nous en Afrique, est souvent associée à des forces maléfiques. Alors, a priori, quelle idée de décrire un pays comme un endroit où les chauves-souris sont des références?
C’est bien le pari de l’auteur d’origine camerounaise (charité bien ordonnée commencant par soi-même), Bernard NANGA, dans son premier roman « Les Chauves-Souris ». Ce titre a tout de suite attiré mon attention.
En effet, les chauves-souris dont on parle sont bel et bien des êtres humains et non des animaux. Je ne les décrirais pas, car ça serait détruire l’intrigue du roman. Toutefois, je peux vous parler d’une d’entre elles, notre personnage principal. Elle s’appelle Robert BILANGA. Robert est un haut cadre de l’administration, au ministère des finances. C’est un homme sans scrupules, en apparence de bonne moralité et avec beaucoup de principes mais qui au final s’avère avant tout être un opportuniste. C’est un chantre patenté du pouvoir en place. Il a le sentiment d’être rempli de pouvoir et ne recule devant aucune difficulté pour arriver à ses fins. Il aime donc le pouvoir, l’argent, la reconnaisance, attributs qui somme toute vont ensemble.
Dans un pays d’Afrique, semblable à tout autre au lendemain des indépendances, Bernard NANGA, nous décrit le désenchantement. Il nous décrit ces administrations/ administrateurs qui n’ont pas grand chose à faire du peuple. Il nous décrit cette course lente vers le sous-développement, tant les dirigeants sont concentrés sur leur propre ascension sociale.
Je me suis vite laissée emporter par ce roman écrit sans chichis, au point de le lire en moins d’une journée tant il m’a passionné. Bernard Nanga nous dit les choses simplement, froidement, et son héros Robert BILANGA est de ceux-là dont la malhonnêté donne envie de les découvrir en plus. On veut voir jusqu’où ils vont aller, à quel moment ils se feront arrêter et comment ils réagiront. Je dois dire que la fin m’a laissé un peu sur ma faim mais CHUT!!!! Je ne peux pas tout vous dire.
Robert NANGA avec ses « chauves-souris », a suscité en moi un regain de patriotisme. J’ai apprécié le portait froid d’une société où chacun veut gagner. J’ai dû admettre que les choses n’ont pas beaucoup évolué depuis ce temps, et se sont au contraire aggravées. C’est donc un livre qui est devenu involontairement intemporel. Il m’incite à me rappeler que chacun peut faire en sorte de changer les choses.
J’ai apprécié sa lecture et je rends ici un hommage posthume à Mr. Nanga décédé en 1985. N’hésitez pas à découvrir ce petit bijou, bonne lecture. J’ai hâte de lire vos commentaires.
XoXo
Anna KEDI SIADE ♦
Souvenir souvenir… Oui oui, souvenir souvenir, parce que moi je me souviens l’avoir lu (de force) au collège, je ne sais même plus en quelle classe. J’imagine que le lire dans un contexte non scolaire doit être différent. Par contre quand j’ai commencé à lire ton texte. 2 questions que je ne m’étais jamais posées me sont venues à l’esprit:
1- Qu’est-il devenu? Bah tu as répondu… Décédé en 1985
2- Quels sont les autres bouquins qu’il a écrit en dehors de celui ci?
Thx d’avance pour la réponse 🙂
Eh ben, tu en as eu de la chance, parce que moi je l’ai lu bien plus tard. Quant à tes questions: 1. Effectivement décédé en 1985, 2. Il n’a que deux bouquins, Il a écrit un essai intitulé « Pouvoir, Lutte des Classes, Idéologie et milieu intellectuel Africain ».
Que de souvenirs. L’ouvrage était au programme au collège.
Et franchement j’ai adoré je pense que je vais l’acheter.
Merci ma chérie je comprends pourquoi j’adore chez toi.
C’est un plaisir de t’avoir fait plaisir. Tu es toujours la bienvenue chez moi.
[…] sûrement toujours pas fini le livre jusqu’à présent… Connaissez-vous « Les Chauves Souris » de Bernard Nanga? C’est juste cinquante (50) pages de plus, pourtant, les plus […]
C’est vraiment un oeuvre tres interessant.
Merci, très intéressante en effet.