Tierno-Monenembo

Les Crapauds-brousse, Tierno Monenembo

Coucou mes chers Bibliovores,

L’année 2016 commence sur la Biblio avec notre cœur de métier: la revue littéraire.

Pour commencer, un très bel auteur Tierno MONENEMBO, et une oeuvre tout sauf récente (1979), en somme un classique. « Les Crapauds-brousse » nous conte l’étrange aventure de Diouldé, un jeune fonctionnaire formé à Budapest et rentré au pays tout plein d’illusions. 

LescrapaudsbrousseDiouldé avait envie de changer le monde, participer à l’édifice de construction de son pays. Diouldé va vite déchanter, va vite rentrer dans un quotidien paresseux, profiteur, avec sa bande d’amis dont Soriba le beau parleur, qui rêve de changement sans jamais réellement y contribuer. Tout changera dans leur vie avec la rencontre de Daouda, main vile du régime de Sâ Matrak.

Plusieurs personnages se croisent et se recroisent dans ce roman court. L’intrigue au départ lente, se fait vite rapide et inattendue. On termine le livre en restant un poil sur sa faim, tant s’est passé vite.

« Les Crapauds-brousse » nous parlent une fois de plus d’un sujet qui m’est souvent cher: l’Afrique d’après-les-indépendances ». Cette Afrique dans laquelle nombreux sont ceux qui rêvent de changement, de liberté, de réussite. Cette Afrique dans laquelle les uns et les autres ont réellement envie d’apporter leur pierre à l’édifice de la nation mais finissent par se résoudre à faire partie du système. A ce système qui les broient malgré tout lorsqu’il estime que ne serait-ce que leurs idées ne sauraient être acceptées.

« Les Crapauds-brousse » est écrit avec poésie et mélancolie. Pour un auteur qui est lui-même exilé politique, il n’y a là rien de surprenant. Tierno MONENEMBO raconte cette vie qu’il a peut-être connu, un pire auquel il a sûrement échappé. Toutefois, malgré la mélancolie, nous restons bercés par l’espoir au terme de la lecture.

Dans une Afrique en pleine réflexion, dans des pays dans lesquels nous vivons où les libertés individuelles ne sont toujours pas totalement garanties. Dans ces pays, où la pensée progressiste disparaît lentement et où le système gagne la partie, parce que je crois que les débats de 1979 n’ont pas totalement perdu leur nécessité, ni leur bon sens, je vous invite instamment et sans aucune hésitation à lire ce beau roman.

« Les Crapauds-brousse » qui aurait aussi pu s’appeler « Le Drame de Diouldé » constitue ma rentrée littéraire. Bon Voyage avec moi.

XoXo,

Anna KEDI SIADE ♦

5 Commentaires

  1. une autre découverte merci la go… je dois enrichir mes auteurs « africains »

    1. De rien. Je ne sais pas tout ce que 2016 nous promet, mais j’espère pouvoir t’aider dans cet objectif lol.

  2. Eh ben! On commence en effet bien! Revue simple et claire qui suscite rapidement l’envie de lire cette oeuvre. Je m’y attellerai dès que possible. Je suis étonnamment saisi d’une grande paresse littéraire depuis quelques mois….

    1. Merci cher partenaire pour le feedback. T’inquiète pour la paresse littéraire. Je suis passée par là too. Pas facile de s’y remettre. Donc prends ton temps. Je sais que le retour sera éblouissant.

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