Parler de SEFI ATTA et de son héroïne Deola, n’est point chose facile. J’ai commencé le roman « L’ombre d’une différence, en pensant l’avoir terminé au bout de trois jours.C’était sans compter de nombreuses occupations et l’entrée dans ma vie de Lil’Princess.
Et puis, je dois avouer que je n’arrivais pas à accrocher à cette histoire. Deola, c’est une nigériane trentenaire, immigrée depuis un certain temps dans cette très chère Londres. Elle est célibataire, sans enfant et a priori sans plan à court terme pour en avoir.
Le livre nous balade dans son monde. Il nous parle des nigérians au Nigeria. Il nous parle des Nigérians immigrés. Il dépeint une certaine vision de l’Afrique et notamment dans ses rapports avec les autres continents. Trop souvent, nous faisons pitié. Trop souvent, nous ne sommes pas de confiance.
Ce roman décrit nos sociétés africaines et le poids qu’elles imposent à leurs enfants, cette rigueur morale et sociale dont beaucoup voudraient s’échapper. Deola n’est pas différente, tout comme son ami écrivain Bandele. SEFI ATTA nous peint son Nigéria, loin des clichés positifs. Elle porte un oeil dur sur ce pays, son développement et son état.
Ce portrait au vitriol qui suinte par tous les pans du récit, est peut-être celui qui m’a le plus refroidi. Deola, l’héroïne semblait parfois si négative à mon sens que j’interrompais ma lecture.
Je ne pourrai réellement vous dévoiler l’intrigue du livre car je trouve qu’elle arrive très loin, et son dénouement trop rapide m’a un peu laissée sur ma fin.
Ceci étant dit, « L’ombre d’une différence » demeure un livre à découvrir. L’écriture de Seffi ATTA est bariolée, drôle, et au fil de la lecture, on développe une certaine tendresse pour son héroïne Deola. On aimerait bien voir cette fille de bonne famille se décoincer un peu, peut-être à l’image de sa sœur Jaiye ou de son frère Lanre.
Oui, je vous recommande de lire l’histoire de Deola, l’histoire de ces immigrations jamais facile, histoire qui nous rappelle combien être femme n’est pas facile mais aussi comment il est possible de se prendre en main.
Au final, SEFI ATTA nous offre un beau livre que j’aurais voulu voir plus vigoureux mais un beau livre tout de même.
Xoxo,
Anna KEDI SIADE ♦