Senouvo-Agbota-Zinsou

La Tortue Qui Chante-Senouvo Agbota Zinsou

Une Tortue Qui Chante, Agbo-Panzo, le grand chasseur n’en revient pas. Mais que chante t-elle donc? « Le Malheur ne provoque pas l’homme, c’est l’homme qui provoque le malheur« . Ainsi est résumée, la substantifique moelle d’une pièce de théâtre satirique de l’illustre auteur togolais Sénouvo Agbota Zinsou, écrivain mais avant tout dramaturge de grande qualité.

La Télévision Nationale au Cameroun (CRTV) est née à la fin des années 80. Dans ses débuts, seule chaîne télévisée du pays, elle se voulait culturelle et instructive. Je vous ai déjà mentionné ici Kunta Kinté ou The Cosby Show tous les deux découverts sur cette chaîne. Toutefois, au-delà des productions américaines, elle faisait aussi la part belle aux productions africaines ou locales. C’est ainsi qu’un certain Dimanche des années 90, je suis tombée sur une adaptation télévisée de la célèbre pièce africaine « La Tortue Qui Chante ». Mes yeux d’enfants n’ont jamais pu oublier l’image de cette grosse tortue qui chante uniquement lorsqu’elle est en présence de son heureux propriétaire « Agbo-Panzo », grand chasseur de son état, prétendant au poste de conseiller du roi. Dans sa course pour le pouvoir, il affronte son beau-père Podogan et vise à gagner le statut d‘homme le plus populaire du royaume, sésame imposé par le roi.

Sénouvo Agbota Zinsou- la Tortue Qui Chante
Sénouvo Agbota Zinsou- la Tortue Qui Chante

Au-delà d’une belle œuvre visuelle, « La Tortue Qui Chante  » est le titre d’un recueil comprenant trois pièces de théâtre, publié par Sénouvo Agbota Zinsou (La Tortue Qui Chante suivie de « La Femme du Blanchisseur » et « Les Aventures de Yévi au Pays des Monstres »). J’ai eu le plaisir de lire et relire ce recueil. Dans chacune de ces pièces de théâtre, l’auteur décrit la société qu’il connaît si bien tout en dénonçant subtilement nombre de ses travers. Dans « La Tortue Qui chante » , le sage animal rappelle aux protagonistes combien la  vanité, l’orgueil et l’impatience peuvent être source de malheurs. Il convient en effet aux un et aux autres de garder le sens de la mesure et de se contenter de ce que l’on a. La soif de pouvoir maladive du sieur Agbo-Panzo se prouvera être risquée et somme toute ridicule. Ainsi, comme Massa Makan Diabaté nous le disait hier, défier le pouvoir c’est se préparer à d’importants sacrifices.

Au fur à mesure que je partage avec vous ces souvenirs de mon enfance, je prends conscience du fait que ce blog semblait une évidence. L’amour de l’Afrique, de la beauté artistique si caractéristique de cette terre, s’est inscrit en moi il y a bien longtemps. Vous faire découvrir de nouvelles œuvres est un réel plaisir. J’espère que la traversée est aussi belle pour vous qu’elle l’ait pour moi.

A défaut de retrouver la pièce de théâtre, n’hésitez pas à acheter le livre, que vous pourrez retrouver sur de nombreux sites d’achats en ligne (FNAC, AMAZON.FR, etc.). Vous pouvez aussi découvrir une autre œuvre de l’auteur présentée chez nous (Le Médicament). Sur ce, je vous dis à bientôt.

XoXo

Anna KEDI SIADE ♦

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